C’est parti pour mon petit compte rendu :
Attention, ça va être long, alors je commence par un petit mot pour Johnny : il n’a vraiment manqué que toi pour que le WE soit parfait. On a gouté à l’ambiance du championnat de France, et c’est clair qu’on reviendra, peut être pas pour rouler tout de suite, mais pour te voir c’est sûr ! Coup de chapeau à vous les Elites, nos tops mondiaux, vous êtes de vrais extra-terrestres sur la moto, tout en restant simples et accessibles
.
Bonne récupération pour ta cheville
Hop c’est parti :
Arrivée vendredi 13 h sur le « paddock » de Bar sur Seine. Oui, parce que là, c’est pas un parc comme d’habitude, il y a des semis officiels qui quadrillent la place du marché. On est de suite dans l’ambiance…. Tiens, une hôtesse gas gas, c’est l’umbrella girl de Christophe Nambotin ? Ah ben non, c’est Ludivine Puy !
(Bill s’est chargé des photos). Tous les tops sont là, tranquilles, sous leur auvent à discuter, je croise Antoine Méo en tongs.
13h30 je suis déjà content d’être venu
Passage de la moto au contrôle, RAS, c’est comme en ligue (voire plus cool) les commissaires sont super détendus.
Je passe rapidement sur le repérage des spéciales où la SP2 va bien calmer tout le monde (j’y ai retrouvé Franck, PY et aussi mes parents) : d’entrée une marche en descente dans une pente en dévers, montées longues et très pentues dans les cailloux affleurants, une cote en sortie entrecoupée de marches en rochers (déviable heureusement) et, une marche en montée dans un bois….. pas une marche en fait, un bout de falaise, 4-5 mètres à monter, dont à une bonne partie verticale au milieu. Impressionnant. Ya pas photo, déviation obligatoire pour moi
……
Vendredi soir, petit repas de préparation, PY est là pour détendre l’atmosphère, tout va bien se passer.
Samedi matin, ready to race ? heu…pas sûr
Heureusement, comme souvent le stress et le mal de bide disparait au démarrage de la moto. C’est parti !
Directement on se rend compte qu’on est dans un autre monde, 300 m de route et nous voici dans les bois, premier sentier, CP et grimpette qui annonce la couleur, heureusement, c’est sec, ça tracte. S’en suit 30 minutes de sentier monotrace pierreux (tiens, par ici il n’y a pas de terre ?) avec une seconde montée longue, pentue, et pleine de racines.
SP1, RAS, à mon rythme mais surement. Ensuite liaison de 10 minutes vers la SP2 plutôt facile et agréable, il y a même un chemin roulant ! ça me rassure (je comprendrais après que c’est le seul moment de repos de la journée…).
Voici la SP2, dure, interminable avec une partie ligne en sous bois qui n’en fini pas… plus de 14 minutes pour moi (OK, 9 pour Méo et compagnie). Elle se termine par la fameuse montée que j’évite, suivie d’un pierrier artificiel et de quelques troncs. Ouf, fini CH1, 6 minutes d’avance.
Deuxième tronçon, la belle SP3, la seule ou on verra de la terre et de l’herbe est 5 minutes après le départ. Derrière elle, c’est là qu’on prend une claque… 45 minutes de liaison en quasi-totalité en sous bois, avec une succession de difficultés (5 ou 6) dont certaines que je n’aurai même pas tenté à l’entrainement
On a donc le choix entre :
- Le sentier en forte montée en lacets entrecoupés de racines et rochers
- Le même avec en bonus un marche en rocher d’1m50 verticale au sommet
- La montée de 200m dans les bois slalomant entre les arbres qui démarre tout doux et fini à 45° avec des racines de partout (racines dans le cas présent, c’est genre 15-20 cm de diamètre, et tellement creusé que certaines ont du vide dessous)
- La cote 100% rochers sur le tracé d’un pipe line entre 2 bois
- Un mix de tout ça réuni
Alors rien d’autre à faire que de s’accrocher et tenter de rouler propre. Et ça passe……
CH2, 7 minutes d’avance
Reste un CH serré de 14 minutes que je boucle en mode ligne en …..13m30. OK, au deuxième tour, on a plus que 13 minutes pour le faire, ça va être chaud.
Dernier tronçon de 10 minutes avec 3 minutes de roulage et le reste pour ravitailler. Et c’est reparti pour un tour….
L’intensité de la course est perturbante par rapport à un enduro de ligue, où sur 80 km, il y a 2-3 passages techniques et 2 spéciales. Là, tout s’enchaine, quasi aucune portion de route, il y a une spéciale ou une difficulté technique majeure (majeure à mon niveau, c'est-à-dire où si tu te loupe, t’es parti pour pousser comme un âne et te vider en 3 minutes) toutes les 10 minutes tout le tour….. c’est dur physiquement….
Je termine en bouclant le fameux CH serré en 13m40 pour 13 minutes, je suis donc dans la tolérance ! Yes !
Bilan 53ème en National E2 sur 64 partants (et 54 finisseurs) crevé, mais heureux
Dimanche, idem avec des chemins hyper marqués par les passages de la veille, aujourd’hui, c’est le moral qui compte et je fais abstraction des muscles qui n’ont pas voulu partir de l’hôtel ce matin
. C’est plus dur qu’hier. Je tente d’attaquer dans les spéciales au premier tour, c’est mieux que samedi, mais Antoine peut encore changer son bib dans la spéciale et finir avant moi
.
Aujourd’hui, ça passe moins bien les grimpettes, je pousse, et on me tire (merci les spectateurs qui font la chaine pour me hisser sur les saloperies de 10 mètres qu’il me manque à chaque fois pour être en haut).
Fin du premier tour, je suis reboosté par Jack qui par live timing interposé m’indique que j’ai mis 1 minute à mon rival de la ligue de Picardie.
Le dernier tour a toujours une saveur particulière, chaque difficulté est laissée derrière soi pour toujours.....
Coup de mou dans le CH2, plus de jus, reste 2 des fameuses montées, j'en ai marre et j'ai un crampe au poignet droit (pour doser dans les racines, ça crains). Le papy qui fait le CP au pied de la côte me lance (en lisant enduro59 sur mon maillot) « Hé, t’es un Ch’ti ? les Ch’ti ça abandonne pas, tu te bouges, tu roules, et tu fini
! et puis t’as vu le Losc hier ? » non j’ai pas vu M’Sieur, mais PY m’a raconté ce matin….
Mine de rien, ça me remonte, c’est parti, je passe les 2 montées, je pointe encore une fois dans la tolérance au dernier CP et fini les 2 jours de ce premier CDF….Dimanche 56 nationaux E2 sont reparti, je fini 48ème sur 49 classés.
Bilan : super heureux d’être allé au bout de moi-même, une expérience géniale, un entrainement super aussi : j’ai fait plus de franchissement en un WE qu’en un an d’habitude. De bons moments entre amis, et j'ai vu nos tops mondiaux de près aussi.
Un grand merci à mes parents pour l’assistance, à Caro d’être venue, à Jack pour les temps en Live, à PY et Franck mes compères du team, Bill pour sa présence à l’entrée des spéciales (et les autres photos de Lulu qu’on attend
) et à tous pour votre soutien.
Le prochain CDF, ça sera en spectateur, pour savourer et voir Johnny en spéciale !
2 tiotes photos pour finir (dont une extraite d’une vidéo), un bref moment d'attaque sur 2 h 10 de chrono cumulés en 2 jours.
Johnny, pour gagner 4 minutes sur moi, c'est où que vous coupez sérieux ?